Face aux problématiques de construction, de densification urbaine, de transition numérique et énergétique, les Français de l’Aube et les Américains de Louisiane ont choisi d’unir leurs savoirs et savoirfaire pour améliorer les pratiques et les techniques de réhabilitation du patrimoine bâti (bâtiments construits avant 1948).
Le 18 octobre, la FFB de l’Aube et le National Center for Preservation Technology and Training (NCPTT) ont signé une charte de coopération pour le lancement du cluster « Patrimoine bâti 4.0 ». Il prendra la forme d’un groupement d’intérêt public (GIP) en juillet 2019.
Leurs objectifs ? Permettre aux entreprises de bâtiment de répondre aux marchés futurs. Pour cela, des recherches communes seront engagées, avec à la clé des échanges de chercheurs et d’étudiants et des formations de professionnels. Des chantiers tests permettront également, à terme, de mettre en oeuvre les innovations dégagées et l’usage du numérique dans la construction.
Naissance d’un cluster aux dimensions internationales
Dans un premier temps, ce projet prend vie, en 2017, à la FFB de l’Aube en collaboration avec l’Institut universitaire des métiers du patrimoine (IUMP) et l’EPF campus de Troyes (école d’ingénieurs).
Mais, très vite, Troyes Champagne Métropole y voit une chance pour le territoire et s’y associe. L’idée du cluster « Patrimoine bâti 4.0 » prend forme : il regroupera des institutionnels, artisans et entrepreneurs, architectes, start-up du numérique, laboratoires de recherche, établissements de formation et fabricants de matériaux. Auxquels s’ajouteront le Pôle de compétitivité fibres énergivie, le Groupement des monuments
historiques, la fondation Excellence SMA, la Fondation du patrimoine, etc.
Pour élargir l’expertise et donner une dimension internationale au projet, les responsables ont prospecté en Europe et au-delà, avant de choisir l’agence fédérale américaine, basée en Louisiane. Spécialisée dans le patrimoine bâti, elle traite des questions de R & D et de formation des professionnels, et assure la promotion des métiers auprès du grand public.
A savoir
Le patrimoine bâti représente 30 % du parc immobilier existant.
Dans les vingts prochaines années, 80 % des habitants de la planète seront des citadins. Les terrains des centres-villes ne sont pas extensibles, les opérations de réhabilitation vont s’accentuer.
De nombreux projets en France s’intéressent à l’écoconstruction ou à la construction du futur. Cependant, aucun n’est consacré entièrement à l’adaptation du patrimoine bâti aux novuelles normes professionnelles ou réglementaires.
Extrait du Bâtiment actualité n°18 du 31 octobre 2018